Tout ça pour ça.
Octobre 2010.
Mon petit tète merveilleusement bien, je le mets au sein aussi souvent que possible, il reprend son poids de naissance rapidement, mais la faim le tiraille. Il se mange les mains, pleure, dort mal. Il n'est pas serein, j'ai mal de le voir comme ça. Au nom de quoi, au nom de qui est-ce que je lui impose cela? Les sages femmes m'encouragent, je continue.
La montée de lait arrive, je nourris enfin mon tout petit. Le plus dur est derrière moi, pensais-je. Je mets toutes les chances de mon coté en stimulant ma lactation au maximum. J'ai des crevasses. Nous sommes en 2010 dans un pays développé et je choisis d'imposer à la bouche délicate de mon bébé, un mamelon suintant, croûté et malodorant. Cette odeur de lait qui se rappelle à moi à chacun de mes mouvements m'écoeure. Ma production de lait est abondante, ça coule, j'en fou partout. Mes vêtements, mes draps, le linge de maison, tout est tâché et auréolé de lait. Je dors avec une serviette de toilette autour des nibards. Les coussinets ne suffisent plus, j'en viens à mettre des protèges slips coupés en 2 dans mon soutifs. Le linge sale s'accumule.
Une douleur aiguë accompagne les 1ères secondes de chaque tétée. J'appréhende de nourrir mon fils, je sers les dents, crispe le visage, ferme les yeux, je compte pour penser à autre chose. Cette douleur me rappelle les injections de décapéptyl, y'a mieux quand même en terme d'échange avec mon fils.
Durant toute ma grossesse j'ai été à l'écoute de mon corps et des signaux qu'il m'envoyait, aujourd'hui j'ai juste envie de ne plus penser à lui, j'ai juste envi de lle mettre de coté et de l'oublier. Or tout tourne autour de lui avec ses fuites,ses montées de lait et ces douleurs. Je ne souhaite pourtant qu'une chose; fixer mon attention sur mon bébé, sur mon bébé uniquement.
Aidez moi, sortez moi de ce merdier.
Puis mon sauveur, mon roi, mon dieu est arrivé, j'ai nommé Mr Bonnemine et sa boite de lait en poudre. Si mon corps césarisé m'avait permis une telle gymnastique, je lui aurais sucé les orteils d'allégeance.
Tout ça pour ça....
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Cet article relate mon vécu. Alors quand je dis que l'odeur de mon lait m'écoeurais, ça ne veut pas dire que, toi qui allaites, tu pues, on est bien d'accord hein ?
Merci de ne pas faire un conflit "Israélo-Palestinien" et de mesurer vos propos sans porter de jugements. Mon histoire ne regarde que moi et il ne me viendrait pas à l'esprit de tenter d'influencer une gestante dans son choix d'allaiter ou pas.
J'éspere que le titre vous parle, moi ça me donne des envies de streaming là !